Bayankhongor est l’une des 21 régions de la Mongolie située à 630 km au sud ouest de la capitale Ulaanbaatar (UB). Les éleveurs regroupés sous Eeltei Baylag Cooperative Network (EBCN) sont situés dans 6 départements : Bogd, Jinst, Bumbugur, Shinejinst, Bayantsagaan et Bayan-Undur. La Capra Hircus adaptée aux zones montagneuses est résistante aux conditions climatiques extrêmes, via son duvet, y est élevée. Bayankhongor est notamment réputée pour sa race de chèvre à poils blancs, la bien nommée Zalaa Jinst.
Ce vaste territoire se compose d’écosystèmes variés englobant le désert du Gobi ainsi que la vallée des lacs endoréiques dans sa partie sud se prolongeant jusqu’à la chaîne de montagnes du Khangaï au nord. Le climat, de type continental aride, se traduit par des fortes amplitudes thermiques entre l’hiver et l’été (-30°C à +30°C), des vents printaniers violents et de faibles précipitations annuelles (<93mm/an).
La nature géologique de chaque zone a également un impact sur sa possibilité d’exploitation. La connaissance aigüe du territoire par les éleveurs et des atouts qu’il présente permet d’ajuster à chaque saison les besoins des animaux à la disponibilité géographique et temporelle des ressources du milieu. Les déplacements sont fréquents à la recherche de la plus forte disponibilité fourragère, des points d’eau… Les éleveurs, par le biais des coopératives, ont su s’adapter à un système pastoral changeant dans un contexte de transition économique et de fragilité écologique.
Pendant la période estivale le total des précipitations est plus important que durant les autres saisons mais la quantité reste faible. De violents orages, l’intensification du vent et l’augmentation de température favorisent l’érosion et la formation de ravines. L’hiver les éleveurs accèdent à leur campement fixe pour se protéger des intempéries, achètent du fourrage pour éviter les pertes de calorie pour les animaux.
De plus, les dérèglements climatiques, le surpâturage ainsi que les épisodes de sécheresse réitérés ont un impact direct sur le sol ne permettant plus l’enracinement de la végétation aisément arrachée et transportée par les vents forts.
La steppe désertique est composée principalement d’alliacées – genre allium – et de graminées – genre stipa – consommés par les 5 museaux (yack, chameau, cheval, chèvre et mouton). Ces plantes sont séchées en automne et données au printemps grâce à leur haute valeur nutritive. Elles représentent un caractère xérophyte. On trouve également différentes espèces d’artemesia dont l’artemesia admasii qui est le marqueur de dégradation des parcours et illustre le phénomène de surpâturage notamment sur les plateaux d’altitude.
Cargana, reaumuria songirica, nitriaria sibrica et saxaul ; plantes semi-arbustives qui favorisent la formation d’un petit monticule de sable à leur pied et jouent un rôle fondamental dans la fixation du substrat et la lutte contre la désertification et l’ensablement.
Étoffe luxueuse, le cachemire s’est démocratisé depuis l’entrée du pays dans l’économie de marché -1991- et la flambée du prix de cette toison d’or a entrainé une augmentation de caprin dans la région, représentant aujourd’hui 85% du cheptel. Cette situation favorise le surpâturage amplifiant le phénomène de désertification et son lot de conséquences irréversibles sur les écosystèmes, comme notamment l’avancée du désert chaque année. Aujourd’hui cette fibre de luxe représente 80% du revenu des éleveurs.